Vivre dans une réalité décalée, se souvenir d’événements qui n’ont pas eu lieu. Ce trouble s’appelle la confabulation. Bonne nouvelle pour les patients qui en souffrent après un accident cérébral: le Pr Armin Schnider, médecin-chef du Service de neurorééducation des HUG, prouve que le cerveau rétablit le sens de la réalité en activant un autre réseau neuronal proche de la région lésée.
Suite à un accident cérébral, certains patients reconstruisent mal leurs souvenirs et se mettent à vivre dans une fausse réalité.
En utilisant l’électroencéphalographie à haute résolution, les chercheurs mesurent la rapidité de traitement des informations dans le cerveau: 200 à 300 millisecondes pour filtrer la réalité, 400 à 600 millisecondes pour reconnaître si une pensée ou un souvenir se réfère au présent ou non. Tout se joue dans le cortex orbito-frontal.
En cas de lésion dans cette zone cérébrale, les patients n’ont plus la capacité de distinguer le vrai du faux, le passé du présent.
Ce phénomène étrange peut aussi être lié à une faiblesse de la mémoire et à la désorientation dans l’espace ou dans le temps. Les faux souvenirs, sans distorsion de la réalité, peuvent survenir chez des personnes normales.
A travers des témoignages, le neurologue des HUG présente le fruit de vingt ans de recherches dans un livre paru en 2018: The Confabulating Mind.