Une analyse des agressions sexuelles prises en soins aux HUG et au CHUV
Etude pionnière
Une analyse des agressions sexuelles prises en soins aux HUG et au CHUV
Une étude approfondie, menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et le Centre universitaire romand de médecine légale Lausanne-Genève (CURML), publiée en octobre 2023, a recensé et analysé les constats d’agressions sexuelles en Suisse entre 2018 et 2021, avec pour objectif d’éclairer le contexte de ces événements pour améliorer la prévention, l'information et la prise en charge des victimes. Cette recherche a bénéficié du soutien financier du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) et des HUG.
Fondée sur 740 constats d’agression sexuelle sur des personnes de 14 ans et plus, cette étude révèle des informations cruciales pour contrer les préjugés et concevoir des interventions préventives efficaces. Les conclusions de l’étude mettent en lumière un certain nombre de constats : la majorité des agressions sont perpétrées par des connaissances des victimes et surviennent souvent au domicile de l'un ou l'autre. On relève également la fréquence élevée d'amnésie consécutive aux agressions, souvent due à la prise de substances ou à une dissociation péritraumatique.
L'étude a analysé 962 rapports sur 48 mois, sélectionnant 740 cas qui correspondaient aux critères méthodologiques, avec un âge médian des victimes de 24 ans. Les chercheurs et chercheuses soulignent l'importance de déclarer rapidement les agressions pour faciliter les poursuites judiciaires et mettre en lumière le risque accru de victimisation répétée. Cependant, le nombre de personnes qui ne déclarent pas ces agressions reste inconnu, soulignant un défi majeur dans la lutte contre ces violences.
Les auteurs et autrices de l'étude relèvent qu’il n’existe pas d'observatoire national pour les personnes victimes d’une agression sexuelle qui consultent. Une étude prospective multicentrique a néanmoins été lancée en novembre 2022, avec un suivi médical à trois et douze mois. Les scientifiques sont favorables à la poursuite de cette étude au niveau national afin de contribuer à une meilleure compréhension de la situation et à une meilleure information sur les programmes de prévention, de soins et d’éducation contre les agressions sexuelles et leurs conséquences.
Le Service de gynécologie des HUG réalise chaque année environ 150 constats d’agression sexuelle et assure des prises en charge globales et interdisciplinaires, que la personne ait ou non porté plainte.
