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À Genève, un jeune sur sept touché par des idées suicidaires
Selon une récente étude des HUG et de l’Université de Genève (UNIGE), 14.4% des adolescentes et adolescents de Genève, âgés de 14 à 17 ans rapportent des idées suicidaires. Ces résultats, issus de l’étude SEROCoV-KIDS, dont les résultats ont été publiés en 2024 dans la revue scientifique Swiss Medical Weekly, rappellent l’importance d’un suivi accru et de la prévention en santé mentale chez les jeunes.
L’étude, menée entre décembre 2021 et juin 2022, a été réalisée sous la direction du Pr Idris Guessous, médecin-chef du Service de médecine de premier recours des HUG, en collaboration avec les Pre Silvia Stringhini et Pre Klara Pósfay Barbe, ainsi que le Dr Rémy Barbe, médecin adjoint responsable de l’Unité d’hospitalisation du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Roxane Dumont, doctorante en épidémiologie au Service de médecine de premier recours des HUG, est la première auteure de cette recherche.
L’analyse a révélé plusieurs éléments augmentant le risque d’idéation suicidaire. Une détresse psychologique élevée, souvent liée à une faible estime de soi, touche 25 % des jeunes interrogés. L’identification à la communauté LGBTIQ+ constitue également un facteur de risque important, en raison des pressions telles que la discrimination, le rejet social ou le faible soutien familial. Le temps passé devant les écrans, en particulier sur les réseaux sociaux, est corrélé à une santé mentale dégradée, favorisant l’isolement, la comparaison sociale et l’exposition à des comportements abusifs en ligne. En revanche, les relations de qualité avec les parents et le sentiment d’être entouré et soutenu apparaissent comme des éléments protecteurs puissants.
Bien que la crise du Covid-19 ait bouleversé le quotidien des jeunes, cette étude montre que le taux d’idées suicidaires à Genève reste similaire à celui d’avant la pandémie. Toutefois, l’augmentation des consultations psychologiques durant cette période témoigne de l’impact durable de ces bouleversements sur la santé mentale.
Le Pr Idris Guessous souligne l’importance d’études populationnelles comme SEROCoV-KIDS pour surveiller de près la santé des jeunes. Le développement de stratégies de prévention, notamment en renforçant les relations familiales et en limitant l’impact des réseaux sociaux, est crucial pour protéger cette population vulnérable.
Besoin de soutien ?
En Suisse, le suicide est la principale cause de mortalité chez les 15-24 ans. Si vous ou vos proches avez besoin d’aide, des ressources sont disponibles :
MALATAVIE unité de crise : 022 372 42 42 et malatavie.ch
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