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Une année 2021 marquée par l’apparition de plusieurs variants
Pauline Vetter, cheffe de clinique au Service des maladies infectieuses aux HUG, nous parle de son métier marqué en 2021 par le Covid-19 et l'apparition des différents variants, Delta et Omicron.
Quel est votre rôle au sein des HUG ?
Je suis infectiologue, et m’intéresse particulièrement aux virus émergents depuis plusieurs années. J’ai actuellement un rôle de clinicienne référente pour le centre des maladies virales émergentes et un ancrage au laboratoire de virologie. Mon travail a beaucoup évolué pendant la pandémie. J’ai constamment dû m’adapter au pathogène, aux connaissances progressivement accumulées, aux différentes vagues, à l’arrivée des nouvelles thérapeutiques, des vaccins et bien sûr au virus lui-même. L’année 2021 a été marquée par l’apparition de plusieurs variants qui ont chacun eu un impact différent sur les patientes et patients. La pandémie a aussi nécessité beaucoup de communication avec des partenaires extérieurs aux HUG, que ce soit avec les médecins de ville, les autorités cantonales et fédérales, en lien avec le Covid-19 et son évolution.
Quel type de recherche avez-vous mené au HUG en 2021 ?
La recherche a été dynamique aux HUG durant cette pandémie. A travers le Centre des Maladies Virales Émergentes, le laboratoire de virologie ou encore le service des maladies infectieuses, qui ont tous été très actifs, j’ai participé dans des recherches qui, par exemple, ont permis d’évaluer si les anticorps produits contre l’un des variants protégeaient des autres. Je me suis particulièrement intéressée à l’efficacité des thérapies des anticorps monoclonaux chez les patientes et patients immunosupprimés en recherchant des mutations de résistance. Ceci passe par la collaboration avec les différents services, de l’ambulatoire à l’hospitalier.
Que se passe-t-il lorsqu’un nouveau variant est découvert ?
Lorsqu’un nouveau variant émerge, on met en place les tests nécessaires pour pouvoir le reconnaître rapidement. De par ma position, entre le laboratoire et la clinique, une partie de mon travail a été de me focaliser sur leur suivi. J’ai été particulièrement impliquée dans le programme national de surveillance génomique du SARS-COV-2, piloté par les HUG. Dans un deuxième temps, l’équipe du Centre des Maladies Virales Émergentes s’emploie à caractériser précisément ces différents variants : comprendre notamment quelle est la quantité de virus excrétée et pendant combien de temps, ainsi qu’évaluer l’efficacité des anticorps produits au contact d’une précédente infection ou après vaccination sur le nouveau variant.
Comment avez-vous géré le rythme soutenu imposé par la pandémie ?
Il est vrai que la communauté scientifique a été soumise à une forte pression. Il m’a parfois été demandé des réponses rapides avec peu de temps de recul. La grande force du laboratoire de virologie et du Centre des Maladies Virales Émergentes est de pouvoir évoluer dans une équipe soudée et motivée, aux compétences qui se complètent. Cette pandémie et la rapidité de l’évolution du virus nous ont forcés et forcées à travailler plus vite et à nous adapter constamment.
Votre manière de travailler entre collègues a-t-elle évolué ?
J’ai énormément élargi les collaborations à l’interne et à l’externe. À l’interne d’abord, j’ai eu la chance de travailler avec un nombre varié de profils et à participer au regroupement des compétences. À l’externe, que ce soit dans le cadre du programme national de séquençage, dans le cadre des interactions que j’ai pu avoir avec les autorités de santé, ou dans l'interprétation de certaines données épidémiologiques, j’ai beaucoup travaillé en partenariat avec différentes équipes. Globalement, j’ai élargi le champ des collaborations et cela est passionnant.
Quel est le moteur de votre engagement ?
J'adore ce que je fais même s’il est vrai que la pandémie m’a fait sortir plusieurs fois de ma zone de confort. Chaque fois que je commençais à m’y sentir « à l’aise », j'ai dû en sortir par la force des choses. Je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer, mon intérêt est toujours renouvelé.