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Une vision de santé globale pour les HUG, essentielle en santé publique
Frédérique Jacquerioz Bausch, médecin adjointe au Département de médecine de premier recours et au Centre des maladies virales émergentes, responsable du Centre de vaccination et du Centre de dépistage Covid-19 des HUG, participante du groupe Guidelines des HUG contre le Covid-19, nous parle de l’importance de la vision d’ensemble en santé publique.
Quel est votre parcours ?
De formation clinicienne, j’ai vingt d’expérience en santé publique, y compris en gestion des épidémies, particulièrement en Amérique latine et en Afrique. Dès 2014, j’ai travaillé pendant deux ans sur l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest et ai notamment développé du matériel pédagogique sur la prise en charge clinique des patientes et patients ainsi que sur le contrôle de l’infection pour les cliniciennes et cliniciens des centres de traitements. Ces expériences de terrain m’ont permis de développer une vision de santé globale, communautaire, essentielle en santé publique. Quand je suis rentrée à Genève, je me suis engagée dans la médecine de premier recours auprès des personnes migrantes ainsi qu’en médecine tropicale et humanitaire dans la gestion de projet.
Pendant la pandémie, vous avez intégré le groupe Guidelines consacré au Covid-19. De quoi s’agit-il ?
Au début de la pandémie, les HUG ont mis en place une équipe sur le front du suivi du Covid-19 pour récolter les données liées au virus, les digérer et édicter des directives pour l’hôpital : comment reconnaître le virus, comment s’occuper d’une personne hospitalisée en soins aigus, en soins intensifs, etc. Chaque situation nécessite un protocole bien précis. Au sein de cette équipe multidisciplinaire, la situation nous a toutes et tous forcés à sortir de notre silo pour aller au contact des autres spécialistes. C’était inspirant ! J’ai ensuite pris la charge de la mise en place du Centre de dépistage des HUG puis du Centre de vaccination. Une activité plus opérationnelle mais tout aussi enrichissante.
2020 et 2021 ont donc été des années particulières dans votre carrière ?
Complètement ! Avant le Covid-19, je me consacrais entièrement à la relation au patient et à la patiente en médecine de premier recours, une activité que j’ai adorée. Dès 2020, j'ai partagé mon temps entre la recherche et la mise en place des centres de dépistage et de vaccination : une activité centrée autour de la formation et la gestion d’une équipe multidisciplinaire, composée de nombreux corps de métier, de la protection civile ou encore d’étudiantes et étudiants. L’essentiel à mes yeux a été de donner un sens au travail parfois répétitif mais absolument nécessaire qu’ils et elles étaient en train d’effectuer.
En tant que consultante pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), que faites-vous ?
Depuis 2014, j’ai gardé des liens avec l’Unité de gestion clinique des épidémies de l’OMS. Au début de la pandémie, j’ai intégré le groupe clinique, une réunion hebdomadaire consacrée au partage d’informations et d’expériences réunissant des cliniciens et cliniciennes du monde entier. Ces échanges ont contribué à créer une image globale de la pandémie et à développer un système d’alerte : les pays en avance sur l’évolution de la pandémie nous donnaient des indications précieuses sur le développement de la maladie, en temps et en heure. Par la suite, j’ai rejoint le groupe de développement des guidelines thérapeutiques de l’OMS chargé d’émettre des recommandations basées sur les preuves.
Quel est le moteur de votre engagement ?
Tout d’abord, le travail d’équipe et les rencontres qui en découlent. D’un point de vue technique, le challenge de mettre en place des systèmes qui fonctionnent. Mais de manière générale, c’est le sens que je trouve derrière la tâche qui me fait avancer. J’ai l’impression de contribuer à quelque chose de grand même si ma participation est modeste.