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Un système flexible pour plus de durabilité
Christine Morisseau est responsable du pôle RSE informatique aux HUG. Ingénieure de formation, elle présente son action pour réduire l’empreinte environnementale, économique et sociale du numérique au sein de l’hôpital.
Quelle est votre fonction aux HUG ?
Je suis responsable du pôle RSE (responsabilité sociale et environnementale) informatique, un pôle créé il y a deux ans pour évaluer et réduire l’impact environnemental, social et économique du numérique à l’hôpital. Le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Dans un contexte où les besoins en numérique augmentent constamment, il est important de trouver un équilibre entre les bénéfices de la technologie et le contrôle de son impact environnemental.
Même en milieu hospitalier ?
Pour vous donner une idée, l’impact des systèmes hospitaliers représente 5,5% des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, qui à leur tour ont un impact sur la santé de la population. On estime que 5% de cet impact est lié aux systèmes d’information et contrairement à d’autres secteurs, cet impact poursuit une croissance préoccupante. Il est donc important de sensibiliser les professionnels et professionnelles de la santé à ces enjeux. Mon rôle est de favoriser des solutions technologiques sobres en nombre d’équipements et en énergie consommée.
Comment vous y prenez-vous ?
Je rassemble et sensibilise aux enjeux environnementaux les interlocuteurs et interlocutrices actives dans les projets. Je travaille beaucoup notamment avec les départements, en particulier les administrateurs et administratrices et correspondantes et correspondants informatiques pour prolonger le cycle de vie des équipements. Cette approche s’accompagne d’un plan d’actions précis pour mesurer l’impact environnemental des HUG. Elle implique tous les métiers de l’hôpital, les soignantes et soignants, les métiers de support, les ressources humaines, etc.
Cette réflexion est-elle nouvelle ?
On parle de numérique responsable depuis des années, mais la démarche qui consiste à créer des synergies entre les parties prenantes pour réfléchir à des solutions durables est assez récente. Trois axes principaux sont considérés : limiter l’impact environnemental et social, favoriser l’inclusion pour toutes et tous et limiter les coûts financiers. Il faut trouver un équilibre entre ces différents aspects.
Quels sont les grands défis de votre fonction ?
L’accélération de la numérisation. C’est un aspect extrêmement important pour améliorer le parcours patients et patientes et faciliter le travail des personnels de santé. Les technologies évoluent sans cesse et doivent être maitrisées. L’hôpital n’est pas à l’abri des problématiques d’obsolescence programmée des équipements. L’intelligence artificielle, par exemple, a un potentiel énorme pour la recherche médicale et les soins, mais il faut l’utiliser à bon escient, sans excès. Les équipes sont souvent enthousiastes à l’idée d’utiliser de nouvelles technologies, et freiner leur développement peut parfois générer des frustrations. Pour chaque nouvelle acquisition, il faut réfléchir à son usage futur, à son éventuelle mutualisation et travailler sur l’efficience du système dans son ensemble.
Rencontrez-vous des difficultés au quotidien ?
La compréhension des enjeux est fondamentale. Le changement du système numérique d’un hôpital d’une telle taille ne peut pas se faire du jour au lendemain. Le numérique responsable, c’est un processus d’amélioration continue sur le long terme. Il n’y a pas de méthode miracle.
Quel est le moteur de votre engagement ?
Participer à la mise en place des systèmes d’informations de demain, durables, flexibles, qui répondent aux besoins des patientes et patients tout en respectant les enjeux de durabilité, du réchauffement climatique, de la biodiversité est une vraie motivation.