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"La MEA a été pionnière en tant que bâtiment neuf à privilégier le concept de réemploi"
Grâce à son expérience, Véronique Vial a mené avec brio le transfert de onze unités vers la Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA), dont l’aménagement comprend jusqu’à 60% d’espaces en mobilier réemployé. Son engagement a permis la non-destruction de plus de 13 tonnes de matériel, et a insufflé un supplément d’âme à ce nouveau bâtiment dédié à la psychiatrie de l’enfance et de l’adolescence.
Quel est votre parcours au sein des HUG et quelle est votre fonction actuelle ?
Entrée aux HUG en 1999, j’ai exercé diverses fonctions avec des responsabilités administratives et financières dans plusieurs départements. Au fil des années, j’ai développé une connaissance de tout ce qui touche aux locaux. C’est ainsi que je me suis vu confier la cocréation, en 2012, d’une nouvelle structure pour professionnaliser la gestion et la coordination des déménagements au sein des HUG.
En quoi consiste exactement votre rôle ?
Nous recevons une demande émise par un service ou une unité pour réaménager des surfaces ou créer de nouveaux espaces. Nous évaluons avec les personnes concernées les besoins et ressources à disposition. Nous accompagnons leur démarche, assurons la coordination avec les différents prestataires et leur livrons de nouveaux locaux de travail, clés en main.
Vous avez géré le transfert de la MEA, quels ont été les enjeux et les défis de ce projet ?
En 2023, j’ai travaillé exclusivement sur ce projet d’envergure. Le nouveau bâtiment, construit à côté de la pédiatrie et de la maternité, compte plus de 15’000 m2 sur huit niveaux et regroupe toutes les unités de psychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, jusqu’alors réparties sur onze sites externes. Mon travail a consisté à visiter chacun de ces sites, à faire l’inventaire de ce qu’il était possible de rapatrier vers la MEA, ainsi que de rechercher et chiner le mobilier et matériels de qualité pour l’aménagement de la MEA. Le principal défi a été de réaliser dans un temps restreint les transferts des unités, en maintenant la continuité des soins et en respectant les besoins et le confort d’une patientèle sensible, constituée d’enfants, d’adolescentes et d’adolescents.
En quoi ce projet répond-il aux principes de durabilité ?
Un concours d’idées avait été lancé en 2019 auprès de jeunes issus de différents horizons pour savoir ce qu’ils et elles souhaitaient pour la MEA. Il en est ressorti des objectifs clairs pour l’aménagement de ce nouveau bâtiment : préserver la planète, intégrer un maximum de verdure et utiliser du mobilier réemployé. Je me suis donc attelée à dénicher du matériel existant (mobilier de bureaux, plantes et décoration, machines de cafétéria, etc.) à l’interne ainsi qu’avec l’aide de partenaires externes. Avec la contribution de la plateforme Re-Sources des Services industriels de Genève (SIG), notre engagement a permis la non-destruction de plus de 13 tonnes de divers objets et mobiliers. Cela représente une économie de plus de 600 000 francs. Avec l’aide des ateliers des HUG, nous avons aussi adapté du mobilier existant pour les activités spécifiques du Bioscope de la MEA.
Quelle a été votre plus grande satisfaction dans ce projet ?
Je suis particulièrement fière d’avoir contribué au succès de ce projet pilote, qui a permis d’aménager jusqu’à 60% d’espaces en mobilier réemployé, sans pour autant déroger à l’harmonie esthétique d’ensemble ni aux critères de confort et de sécurité. L’ensemble des futures occupantes et occupants de la MEA a aussi été très actif pour contribuer à ce succès. Je suis reconnaissante de la confiance qui m’a été accordée et qui m’a permis d’être créative dans mes propositions d’aménagement. Je souhaiterais à présent pouvoir faire bénéficier d’autres services des HUG de l’expérience acquise en mettant sur pied une structure pérenne facilitant le réemploi.
Quel est le moteur de votre engagement ?
Je me nourris avant tout de la richesse et de la diversité des rencontres, tous niveaux hiérarchiques et métiers confondus. En me montrant à l’écoute et en répondant aux besoins des futurs occupants et occupantes des aménagements dont j’ai la charge, j’ai le sentiment que les équipes répercutent cette attention sur leur patientèle.