
- Accueil
- Durabilité 2024
- «En matière de diversité et d’inclusion, il faut responsabiliser et donner les outils pour agir»
«En matière de diversité et d’inclusion, il faut responsabiliser et donner les outils pour agir»
Responsable de la diversité et de l’inclusion au sein des HUG depuis 2023, Clarisse Di Rosa conjugue sa vie professionnelle avec son engagement citoyen et associatif, toujours dans l’objectif de contribuer à un meilleur vivre ensemble. Avec son équipe, elle veille à concrétiser l’engagement résolu des HUG à promouvoir un climat inclusif et égalitaire au sein de l’institution, tant pour les collaboratrices et collaborateurs que pour les patientes, patients et leurs proches.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis économiste d’entreprise de formation et j’ai toujours eu un fort intérêt pour le fonctionnement et la gouvernance des organisations. C’est la raison pour laquelle je me suis spécialisée avec un MBA. J’ai commencé ma carrière dans le secteur de la finance, d’abord comme gestionnaire d’un portefeuille de clients, avant d’évoluer vers des fonctions d’audit en lien avec la bonne gouvernance de l’entreprise. De l’audit, je suis passée dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), toujours dans le secteur bancaire. J’ai effectué un DAS en management durable à la Haute école de gestion de Genève, lors duquel j’ai eu la confirmation que c’est véritablement le « S » de RSE, à savoir l’aspect social et humain, qui revêt pour moi le plus de sens. Je suis arrivée aux HUG en 2023 en tant que responsable de la diversité et de l’inclusion. Destiné en premier lieu au personnel des HUG, ce mandat a évolué pour s’élargir aux patientes et patients afin de prendre en compte les dimensions de discrimination également en ce qui les concerne.
En quoi consiste votre rôle ?
Mon mandat consiste à proposer une stratégie et des politiques pour accompagner les HUG vers un environnement de travail, de prise en soins, de recherche et de formation, fondé sur des pratiques plus inclusives. Cette stratégie vise d’une part à structurer une démarche institutionnelle cohérente qui coordonne, fédère et soutient les initiatives d’inclusion existantes, sans s’y substituer, et d’autre part à proposer de nouvelles orientations. Cela passe notamment par un accompagnement de l’évolution de la culture institutionnelle à travers la sensibilisation et la formation. Pour que ce changement soit durable, il doit aussi se traduire par une adaptation des pratiques et des processus, à la fois au niveau médico-soignant, des ressources humaines ou encore dans le rapport à la patientèle et à leurs proches. En tant que premier employeur du canton et institution de référence à Genève, les HUG ont à cœur de se montrer exemplaires en matière de diversité et d’inclusion.
Quels ont été les faits marquants en 2024 ?
Nous avons beaucoup axé notre activité sur la lutte contre le harcèlement sexiste et sexuel en renforçant notre dispositif autour de ces enjeux. Nous avons mené différentes phases de sensibilisation, à l’interne comme à l’externe, et accompagné les collaboratrices et collaborateurs avec de la formation. Il s’agissait également de proposer de manière claire, aux membres du personnel, des ressources pour faire remonter et signaler les situations problématiques, mais aussi pour réagir dans ces situations. Nous avons, par exemple, mis en place des ateliers sous forme de jeu de rôle. Ces mises en situation sont très utiles pour se mettre dans la peau des victimes ou des témoins et développer des réflexes appropriés pour réagir.
Quels sont les défis que vous rencontrez ?
Il y a différents enjeux qui touchent différentes populations, que ce soit en termes d’origine, de situation de handicap ou d’orientation sexuelle par exemple. Il y a donc une variété de sujets à traiter, avec des besoins et des attentes sociétales qui évoluent et auxquels nous nous devons de répondre si nous voulons rester pionnier et conserver la confiance tant de notre personnel que de notre patientèle. Les sujets que nous traitons sont parfois délicats et peuvent être clivants. Il faut donc les aborder avec pragmatisme et ne pas culpabiliser les personnes, mais bien au contraire les responsabiliser. En effet, nous avons toutes et tous notre rôle à jouer.
Quelles sont vos sources de satisfaction au quotidien ?
J’ai la chance de rencontrer une grande diversité de personnes, que ce soit dans la filière médico-soignante ou administrative ou encore auprès des patients et patientes partenaires que nous intégrons dans nos démarches. Ces échanges avec des personnes engagées sur ces questions de diversité et d’inclusion sont particulièrement riches et nous permettent de tendre, ensemble, vers des pratiques plus équitables. C’est extrêmement stimulant et motivant d’avoir un vrai impact dans le quotidien des personnes et de contribuer à faire évoluer l’institution et les mentalités.
Quel est le moteur de votre engagement ?
C’est avant tout le sens que je trouve dans mon travail, à savoir de contribuer, à ma petite échelle, à davantage de justice sociale et à un meilleur vivre-ensemble. Ce sont des valeurs qui me nourrissent depuis toujours et que j’applique au quotidien dans mon travail, mais également dans mes engagements personnels et associatifs en tant que citoyenne et membre active de la communauté.