Le stent biorésorbable révolutionne les soins cardiovasculaires
Cardiologie interventionnelle
Le stent biorésorbable révolutionne les soins cardiovasculaires
L’Unité de cardiologie interventionnelle des HUG a réalisé pour la première fois à Genève, et l’une des premières fois en Suisse, l’implantation d’un stent biorésorbable en magnésium. Ce nouveau dispositif offre une alternative aux stents métalliques permanents, ouvrant des perspectives dans le traitement de la maladie coronarienne. Fruit de plus de dix ans de recherches, cette avancée technologique vise à réduire les complications cardiovasculaires à long terme et à transformer les pratiques en cardiologie interventionnelle.
Le nouveau stent est fabriqué à partir d’un alliage de magnésium. Il agit comme un support structurel temporaire pour les parois artérielles, se résorbant entièrement en environ une année. Une fois le stent dissous, l’artère retrouve sa pulsatilité et sa vasomotricité naturelle, sans résidu métallique. Ce dispositif réduit la réponse inflammatoire chronique souvent associée aux polymères des stents métalliques qui présentent un risque de complications croissant de 2% par an. Cette approche diminue le risque d’événements cardiovasculaires et offre une sécurité accrue à long terme.
L’efficacité et la sécurité du stent biorésorbable ont été démontrées dans une étude publiée en 2023 dans eClinicalMedicine, à laquelle les HUG ont participé comme seul centre suisse. Les résultats montrent que les performances sont comparables à celles des stents métalliques de dernière génération, tout en offrant des avantages supplémentaires liés à sa résorption totale.
En mai 2024, les HUG ont franchi une étape supplémentaire en incluant le premier patient mondial dans l’étude BIOMAG-II, une étude randomisée et contrôlée visant à comparer les résultats cliniques du stent biorésorbable avec ceux des stents métalliques, sur des périodes allant jusqu’à cinq ans.
Cette technologie novatrice pourrait, à terme, remplacer les stents métalliques dans le traitement des maladies coronariennes. Cependant, des défis techniques persistent, notamment pour traiter les lésions calcifiées ou les vaisseaux de petite taille.
