Les troubles fonctionnels du périnée, tels que l’incontinence urinaire ou anale, les prolapsus génitaux ou rectaux et les difficultés à uriner ou à évacuer, sont des pathologies fréquentes et souvent liées au vieillissement. Bien qu’elles n’engagent pas le pronostic vital, elles altèrent significativement la qualité de vie et peuvent impacter la santé psychologique. Aux HUG, une approche multidisciplinaire réunit désormais urologues, gynécologues et proctologues pour améliorer la prise en charge et proposer des traitements sur mesure, y compris au bloc opératoire.

Jusque-là traitées de manière cloisonnée, ces pathologies font désormais l’objet d’une collaboration qui permet aux équipes médicales des HUG de discuter des cas complexes et d’établir un plan de traitement précis et conjoint. Lorsque la chirurgie s’impose, les expertises en chirurgie gynécologique et colorectale sont combinées lors d’une même intervention, augmentant la précision et la qualité des soins. Cette approche coordonnée est bénéfique pour les patientes et les patients, tout en renforçant la formation des praticiennes et des praticiens.

Les traitements débutent souvent par des solutions non invasives, telles que la rééducation fonctionnelle en physiothérapie ou l’utilisation de pessaires pour soutenir les organes concernés. Cependant, ces méthodes ne restaurent pas toujours l’anatomie, ce qui rend la chirurgie indispensable dans certains cas pour améliorer la qualité de vie.

Par ailleurs, les HUG intègrent dans leurs consultations des spécialistes de la douleur pelvipérinéale et proposent des alternatives comme l’hypnose médicale. Le développement futur de l’équipe inclura un ou une psychologue, afin de prendre en compte l’impact psychologique important de ces troubles.

Reste encore à former le personnel de soin sur l’importance de poser des questions ouvertes aux patientes et patients en consultation, car beaucoup hésitent à aborder ces problématiques. Des symptômes tels qu’une sensation de boule dans le vagin ou le rectum, des incontinences fréquentes ou une constipation chronique terminale doivent alerter. Ces troubles, qui concernent particulièrement les femmes, avec 45% souffrant d’incontinence urinaire et près de la moitié ayant accouché confrontées à un prolapsus génital, ne doivent à aucun âge être perçus comme une fatalité.

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