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J'aime aider les jeunes médecins à grandir et apprendre des autres
Interview de la Pre Klara Posfay-Barbe, médecin-cheffe du Service de pédiatrie générale aux HUG
Quelle est votre fonction au sein des HUG ?
En tant que médecin-cheffe du Service de pédiatrie générale des HUG, je garantis que le service remplisse ses trois missions fondamentales : soigner les patientes et les patients, c’est-à-dire des enfants hospitalisés en pédiatrie ou suivis dans des consultations ambulatoires ; enseigner et former les futurs pédiatres et enfin mener des projets de recherche.
Quel est votre parcours ?
Après mes études à la Faculté de médecine de l’Université de Genève, j’ai eu la chance de poursuivre ma formation en pédiatrie. Après mon internat, je suis devenue cheffe de clinique. J’ai séjourné trois ans aux Etats-Unis, à Pittsburgh, pour me former en maladies infectieuses pédiatriques. A mon retour, j’ai mené des projets de recherche après avoir obtenu une bourse du Fonds national suisse. Je suis ensuite devenue responsable des maladies infectieuses pédiatriques avant de prendre la tête du Service de pédiatrie générale.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
J’adore mon job ! Depuis l’enfance, j’ai toujours su que je voulais être pédiatre. C’était mon objectif et je ne m’en suis jamais détournée. Je n’avais toutefois pas du tout prévu que je serais restée à l’hôpital. Mon plan était d’ouvrir un cabinet, de m’installer dans le privé. A l’hôpital, j’ai découvert le travail d’équipe, la transmission des savoirs, la diversité des pathologies et des populations rencontrées. Je me suis aussi prise de passion pour l’enseignement. J’aime transmettre et apprendre des autres. La recherche a aussi été un beau défi.
Quels sont les enjeux actuels de votre fonction ?
Pour exercer ma fonction, il faut être à la fois clinicienne, administratrice, enseignante et chercheuse, le tout avec un temps limité, ce qui n’est pas toujours évident. Au niveau sociétal, nous assistons à une remise en question profonde de la place du médecin par rapport aux patientes et patients. Nous devons en conséquence trouver des nouveaux moyens de communiquer avec la population. Autre défi : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle pour les nouvelles générations de soignantes et soignants. L’institution doit s’adapter et trouver des solutions pour faire fonctionner un hôpital 24h/24 tout en ménageant ses équipes. Ne pas traiter cette problématique, c’est prendre le risque de ne pas avoir de relève, ce qui aurait un impact désastreux sur les patientes et patients, notamment dans certaines spécialités. Nous y réfléchissons activement.
Quels ont été les faits marquants de l’année 2022 ?
Le Service de pédiatrie a commencé l’année avec l’épidémie de Covid-19 et l’a terminée avec une épidémie de bronchiolite, qui a été très virulente et a nécessité le renfort de médecins, l’ouverture de lits et la réorganisation du service. La crise ukrainienne a également eu un gros impact sur le service, notamment par l’ampleur du dispositif mis en place pour soigner les enfants malades, mais aussi pour assurer leur suivi psychologique. Du côté positif, je peux citer le concours d’architecture de l’Hôpital des enfants, qui est un message d’espoir. En tant que membre de la commission de sélection, je suis heureuse d’avoir contribué à ce projet bénéfique pour les patientes et patients, pour les familles, pour les collaborateurs et collaboratrices. La Maison de l’enfance et de l’adolescence, qui ouvre en juillet 2023, est un autre grand projet du service qui nous réjouit particulièrement. Enfin, nous avons reçu d’importants financements pour la recherche, notamment pour deux projets liés à l’extraction de données pédiatriques.
Quel est le moteur de votre engagement ?
J’aime dédier toute mon énergie et mes compétences à améliorer le quotidien du Service de pédiatrie générale. Je travaille avec des personnes intelligentes pour le bien des enfants malades que nous accueillons. Aider les jeunes médecins à grandir, valoriser les compétences de chacune et chacun, avoir des opportunités d’innover sont autant d’éléments que je valorise et que les HUG me permettent de réaliser.